Thomas Bizien, jeune edernois, a bénéficié du soutien de la municipalité pour effectuer un séjour dans une université américaine. Au retour de cette immersion, il nous raconte son expérience.
« L’été dernier, lors de ma première année de master en physique, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage de deux mois aux États-Unis. Ce stage, obligatoire dans le cadre de mes études, avait pour but d’offrir aux étudiants une occasion de découvrir la recherche scientifique dans un pays étranger.
À cette occasion, j’ai eu la chance d’effectuer un stage au département d’astrophysique de l’université de Princeton. Cette université est un des pôles majeurs de la recherche en physique et de grands noms y ont travaillé ou enseigné. En particulier, Einstein ou Oppenheimer y ont séjourné pendant de nombreuses années.
De façon assez surprenante, la ville de Princeton est très petite comparée à d’autres villes américaines. L’université couvre une grande partie de la ville, quelques rues adjacentes comportent des magasins et des restaurants, et le reste de la ville est principalement constitué de quartiers résidentiels. Cette organisation donne à la ville un côté ville européenne aux Etats-Unis qui est assez étonnant au départ.
Il n’y a pas grand-chose à faire dans la ville de Princeton en elle-même et comme l’Université est le centre d’activité principal de la ville, beaucoup des habitants s’y promènent le week-end comme s’il s’agissait d’un parc public. Les campus américains sont tellement grands que l’on oublie vite que les bâtiments sont destinés à des étudiants et on a l’impression de se balader au cœur d’une ville miniature.


À (seulement) 1h30 de Princeton se trouve New York, où j’ai eu la chance de pouvoir me rendre plusieurs fois. L’ambiance y est complètement différente et crée un vrai choc culturel. Se retrouver en plein milieu de Time Square avec ses panneaux publicitaires géants et ses rues noires de monde est une expérience vraiment particulière. On est constamment stimulé et sollicité et j’ai trouvé qu’il était parfois difficile de trouver un endroit calme. Heureusement certains recoins de Central Parc, ou musées avoisinants, permettaient d’offrir une halte au cœur de cette ville.


Le but de ce voyage était d’effectuer un stage de recherche, j’ai donc été accueilli dans une équipe du département d’astrophysique pendant deux mois pour travailler sur un sujet de physique théorique. Mon travail quotidien consistait donc principalement à faire des mathématiques et de la physique pour mieux comprendre un état particulier de la matière que l’on appelle le plasma. Cet état un peu particulier peut être créé en laboratoire, et constitue 99% de la matière observable dans l’Univers.
Même si je ne me voyais pas continuer en thèse aux États-Unis après mon master, j’ai trouvé très intéressant de découvrir la façon dont les laboratoires américains percevaient la recherche à ce moment-là. Avec le contexte politique actuel, les choses ont peut-être changé, mais j’ai trouvé qu’ils mettaient souvent en avant le fait de publier beaucoup d’articles comparé aux équipes de recherche françaises. Cette pression pour la publication peut parfois faire peur quand on débute dans ce milieu, comme en témoignaient plusieurs étudiants que j’ai pu rencontrer.


Néanmoins, l’équipe dans laquelle j’ai travaillé était très accueillante, et de fil en aiguille, j’ai pu avoir un aperçu des différents axes de recherche dans leur domaine. En particulier, ils m’ont parlé d’une équipe de recherche basée à l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP) avec laquelle ils avaient eu l’occasion de discuter quelques semaines avant mon arrivée. À mon retour en France, pendant ma seconde année de master, j’ai donc naturellement contacté cette équipe et j’ai effectué cet été un stage de recherche de 5 mois avec eux. J’ai la chance de pouvoir effectuer ma thèse dans cette même équipe de l’IAP pendant les 3 prochaines années.

De manière générale, je suis très satisfait de ce court séjour à l’étranger et je remercie la commune d’Edern d’avoir contribué financièrement à celui-ci. En partant là-bas, j’espérais pouvoir découvrir un autre pays et un des pôles majeurs de la recherche en physique. Finalement, ce stage m’a ouvert des opportunités qui me permettent aujourd’hui de poursuivre une thèse à partir d’octobre. «
Merci à Thomas pour ce retour d’expérience. La municipalité est attentive aux demandes des jeunes de la commune et encourage leurs initiatives !