Les chapelles

L'église Saint Edern

L’église Saint Edern a été fondée en 1554. Partiellement reconstruite en 1887 et 1888, le clocher, le chevet et la sacristie de l’ancien édifice sont néanmoins conservés. En forme de croix latine, elle comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, plus la travée du clocher encastrée à l’ouest, un transept et un chœur accosté de deux chapelles et terminé par un chevet plat à l’est. La sacristie porte des inscriptions relatives à des restaurations : « M.Y.Poher/Vicaire », « M.Caugant/Curé : 1711 » et « A.Nedelec/Fab. ».

La partie supérieure du clocher date de la fin du XVIIe siècle. Amortie en dôme, elle a été frappée par la foudre en 1812 et restaurée aussitôt. Le portail ouest est gothique et date du XVIe, ainsi en témoigne l’inscription : « LAN 1554… ». En outre, le porche sud comprend deux portes géminées. Muni d’une accolade à fleuron et des pinacles terminés en consoles, il provient de la chapelle Saint Maudez aujourd’hui disparue.

L’église : L’intérieur voûté en bois est éclairé par de hautes fenêtres. A la croisée du transept, quatre arcades retombent sur des piliers à chapiteaux ornés de feuillages. Par ailleurs, l’église comprend trois autels, et les chapelles nord et sud ont conservé deux confessionnaux du XIXe siècle. Au nord, l’autel en forme de tombeau galbé est éclairé par un vitrail de l’atelier Rault relatant la Vie de Saint Edern et datant de 1928. Dans cette partie se trouve également une statue en bois polychrome de la Vierge à l’Enfant du XVIe siècle.

Au sud, l’autel en bois est lui aussi éclairé par une verrière de l’atelier Rault également datée de 1928. Des Scènes de la vie du Christ y sont représentées et on peut lire l’inscription : « A la mémoire du sous-lieutenant aviateur Jean Hallier, mort pour la France le 12 avril 1917 ». Un ex-voto offert par Jean-Baptiste de Penandref, seigneur du château de la Boissière, représente La Donation du Rosaire, tableau de 1706 exécuté par le peintre Philippe. Cette œuvre fut transférée de la chapelle de Lannien à l’église paroissiale en 1892. Par ailleurs, le maître-autel illuminé par une verrière représentant l’épisode de la Crucifixion et réalisée par l’atelier Rault, présente aussi une statue du Christ en croix du XVIe siècle. Enfin dans le chœur, Saint Edern sur son cerf et l’abbé Saint Maudez sont remarquables. Le chemin de croix a été enlevé. Les panneaux de la chaire représentant les quatre évangélistes ont été assemblés par Alain Le Berre pour décorer un autel.

La chapelle de Lannien

Construite en pierre de taille, la chapelle comprend une nef avec un seul bas-côté au nord et un choeur à chevet plat. La sacristie est dans la partie ouest du bas-côté. Le clocher, semblable à celui de l’église paroissiale, avec une galerie classique et deux chambres de cloches couronnées d’un dôme à lanternon,date du XVIIIe siècle. Le reste de l’édifice est du XVIe siècle et se manifeste par un style gothique renaissant. Au-dessus de la fenêtre du transept sud sont représentés deux griffons portant les armes de la famille de Quelen.

La porte sud de la nef, datée du XVIe siècle est dotée d’un linteau droit sur coussinets et constitue un ouvrage très remarquable. Un marteau, une tenaille et une échelle représentent les instruments de la Passion. Ils sont encadrés par deux loups, signature possible de l’architecte ou d’un artisan nommé Bleiz signifiant « loup » en breton.

La chapelle comprend trois autels à dalles de pierre. Dans le choeur, le maître-autel est muni de deux piscines gothiques dont l’une est couronnée d’une arcature à crochets, et d’un sacraire. Les vitraux modernes de l’abside ont été exécutés par les ateliers Le Bihan de Quimper en 1984. Deux tableaux sont adossés aux murs : une Descente de croix et la Vierge de l’Assomption entourée d’anges du XIXe siècle.

L’édifice conserve aussi des statues en bois et en pierre polychromes du XVIe siècle : saint Sébastien dans le transept nord, sainte Claire et sainte Barbe, dans l’aile sud. Enfin Notre-Dame de Pitié, dite encore Notre-Dame de Lannien et sainte Anne apprenant à lire à Marie dans le choeur.

Le dallage comprend plusieurs motifs en enfilade depuis le porche jusqu’au choeur, représentant un losange, un coeur puis une croix. Ce dernier élément est en contact avec la tombe des anciens seigneurs de la Boixière, ayant entrepris l’agrandissement de la chapelle et la construction d’un nouveau clocher : Jean-Baptiste Penandref et de son épouse Marie-Madeleine Guillaume.

Le calvaire et la fontaine : Le site comporte aussi une fontaine sacrée près de l’édifice. Au sud, un calvaire du XVIe siècle se dresse sur une base de plan triangulaire, dont les socles sont parallèles, contrairement à ceux de Quilinen et de saint Vénec. Il comprend en outre un fût unique dont le sommet se termine par deux consoles portant des statues géminées. A l’ouest est représenté le Christ crucifié entouré de la Vierge et de saint Jean. A l’est, le Christ ressuscité est accompagné par deux anges portant les instruments de la Passion.

La chapelle de Saint Symphorien

Cette chapelle de plan rectangulaire est dédiée à saint Symphorien (161-180), soldat martyr des Gaules. Ayant refusé de se prosterner devant une image, il fut condamné à avoir la tête tranchée. Son culte resta longtemps très populaire en Gaule. Davantage vénéré en Aquitaine et dans l’est de la France, il est peu connu en Bretagne où il a néanmoins une chapelle qui lui est dédiée à Saint Yvi en Locmaria an Hent. La façade occidentale possède une petite avancée en pierre de taille, qui sert de base à un clocher à dôme et à lanternon portant la date de 1630 et inspiré de celui de l’église paroissiale d’Edern. Le porche ouest est de style classique avec un encadrement de pilastres surmontés de volutes. A l’est, le chevet polygonal, à trois pans coupés, est percé de deux verrières en plein cintre. La sacristie est accolée au flanc nord-est de l’édifice.

La chapelle a bénéficié de nombreuses restaurations dans les années 1990, notamment pour la toiture, les murs et le mobilier. Au niveau de la charpente en bois apparaît une inscription relative à une restauration antérieure : « Restaurée. Août. 1931. R. Normant. Recteur ».

Le chœur, clôturé par une balustrade en bois, possède un maître-autel de style baroque daté du XVIIe siècle. Ses pavillons sont encadrés de colonnettes à chapiteaux et feuillages. Il comporte aussi quatre niches portées par des angelots et ornées de coquilles. Deux d’entre elles ont conservé leurs statuettes de saints. En outre, au-dessus du tabernacle est représentée une statue récente en bois polychrome de saint Symphorien, centurion romain en armure représenté avec la lance et la palme du martyre.

D’autre part, la chapelle renferme deux autres statues anciennes : saint François d’Assise, statue du XVIIe siècle, présente ses deux mains ouvertes afin de montrer ses stigmates. Sainte Catherine d’Alexandrie, statue en grès du XVe siècle, est quant à elle dotée des instruments de son martyre, à savoir la roue et l’épée. La couronne tréflée rappelle qu’elle est fille de roi.

Enfin, les deux verrières du chevet sont ornées de vitraux figurant les scènes de la Crucifixion, avec le Christ mort entouré de la Vierge et de saint Jean, ainsi que l’image de saint Symphorien. Œuvre des ateliers Le Bihan, ils datent de 2001-2002.

La croix et la fontaine : Dans l’enclos au nord de la chapelle se dresse une stèle monolithe d’ardoise brute ayant peut-être porté une croix jadis. Saint Symphorien a également une fontaine de dévotion remontée dans le hameau de Rostourmant.

La chapelle Saint Guénolé (GULVAIN)

Au XIe siècle, ce lieu fut donné à l’abbaye de Landévennec par un saint nommé « Uuicon ». Ce dernier aurait été le patron de la petite chapelle de saint Véguen dont les ruines demeurent non loin du village de Gulvain ou plutôt Guelvain. Du XIe siècle jusqu’à la Révolution, la trève de Guelvain, dédiée à saint Guénolé, père fondateur de l’abbaye de Landévennec, fut un quartier de la paroisse de Trégourez, avant d’être rattachée à celle d’Edern.

La chapelle : Ancienne église tréviale, elle fut reconstruite sur un plan rectangulaire et réduite de moitié en 1880 par l’architecte Jules Boyer. En témoigne l’inscription millésime sur le chevet. La sacristie accolée au nord-est est marquée d’un écusson aux armes d’un abbé Tanguy de Landévennec. A l’ouest, s’élève un clocher sans galerie surmonté d’une flèche élancée. L’intérieur est voûté en berceau lambrissé peint en bleu. Près de l’entrée est disposé un bénitier en granit, ainsi qu’une vasque portant l’inscription « 1657/M.Poulicquen ». Sur le pavement de la chapelle, on peut voir également des pierres tombales en granit dont trois portent des inscriptions datées de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

D’autre part, l’édifice conserve un certain nombre de statues en bois et pierre polychromes des XVe et XVIe siècles : sainte Anne, l’évêque saint Corentin, deux statues de la Vierge couronnée à l’Enfant, un saint anonyme, peut-être sant Veguen, saint Guinel, second abbé de Landévennec et l’abbé saint Guénolé. Enfin, le choeur est éclairé par une grande verrière percée de trois lancettes et de réseaux type flamboyant. Les vitraux modernes ont été exécutés en 1998 / 2002 par les ateliers Le Bihan de Quimper.

La fontaine et le calvaire : La fontaine de dévotion contient dans sa niche une statue assez frustre de la Vierge à l’Enfant. Dans l’enclos s’élève un calvaire. Il est surmonté d’une Crucifixion, au pied de laquelle est placé le groupe de la Pietà. Le placître de Guelvain a conservé son cimetière où l’on fait encore aujourd’hui des sépultures

La chapelle Notre Dame du Niver

La chapelle, restaurée au milieu des années soixante et après l’ouragan de 1987, est dédiée à Notre-Dame de Niver. Elle est principalement invoquée par les femmes enceintes afin que leur accouchement se déroule dans de bonnes conditions, mais aussi par les malades souffrant de plaies et de rhumatismes. Au début du XXe siècle, six mille pèlerins assistaient encore au pardon. En forme de croix latine, elle date du XVIIe siècle. Elle est aussi munie d’une sacristie située au sud-est. Le clocher à dôme et lanternon, comporte une seule chambre de deux cloches entourée d’une galerie et est construit hors œuvre. Il porte la date « 1788 » au-dessus de la porte ouest. Celle-ci, semblable à celle de Lannien, est de style classique.

La chapelle : A l’intérieur, seul le chœur est enduit de blanc. La voûte en berceau de la nef présente une charpente lambrissée peinte en bleu, ornée de motifs d’animaux peints en rouge, de cœurs et de feuillages. La chapelle comprend en outre un maître-autel unique en pierres de taille, surmonté d’un tabernacle en bois. La nef et le chevet sont éclairés de quatre vitraux réalisés par l’atelier Mauméjan de Paris en 1947 : y sont figurés la Nativité et l’Annonciation dans le chœur, la Pentecôte et le Couronnement de la Vierge aux transepts nord et sud.

L’abside comporte des statues polychromes des XVe, XVIe et XVIIe siècles : un Christ en croix, un saint Sébastien et une Vierge couronnée à l’Enfant, dite encore Notre-Dame de Niver. Enfin, près de la scène de l’Annonciation apparaissent une sainte Apolline et sainte Marguerite.

La fontaine et le calvaire : Notre-Dame de Niver possède également une fontaine sacrée située sur un terrain privé. Un calvaire du XIXe siècle, exécuté par le sculpteur Larhantec, possède une base rectangulaire. Au centre, il est surmonté de la Crucifixion, Marie-Madeleine est figurée aux pieds du Christ ; enfin, apparaissent la Vierge et saint Jean sur les socles latéraux. Non loin de là, au sud-est, s’élève un oratoire avec un autel réservé au culte lors du pardon annuel.

Chapelle Saint Jean BOTLAN

 

La chapelle dédiée à saint Jean est une ancienne possession des Hospitaliers de saint Jean de Jérusalem. Ainsi, elle a reçu son nom du breton sant Yann Bod-Lann, « bod lann » signifiant buisson d’ajoncs. Elle a été inscrite « monument historique » le 12 février 1976.

Située sur le plateau dominant Edern et entourée d’un bosquet, saint Jean offre un panorama du paysage allant de Locronan à Kerfeunteun. Le site est classé depuis le 10 septembre 1942.

En forme de croix latine, la chapelle de style gothique renaissant date du XVIe siècle. En témoignent les trois portes des entrées ouest et sud ainsi que les fenêtres à réseaux de style flamboyant. L’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côté nord, un transept peu débordant à chevet plat. Le pignon occidental et le clocher à flèche courte, sans galerie, ont été refaits au XVIIIe siècle. Le porche ouest, particulièrement soigné, est encadré de colonnes ornées de motifs en nid d’abeilles.

L’intérieur est voûté en berceau. Le lambris qui recouvrait la charpente fut retiré vers 1975, découvrant un enduit de couleur bleue sur les poutres et les sablières, tout comme dans la sacristie au sud-est.

Dans la nef, une chaire à prêcher, à panneaux aux bas-reliefs polychromes et sans abat-voix, date du XVIIe siècle. Un panneau de l’escalier porte l’inscription : « Jacques Merci ma Fait » datée de 1773 restauré en 1993.

Vers la croisée du transept, les arcs retombent sur des écussons marqués d’hermines et de fleurs de lys, ou encore sur des masques en pierre tels des monstres grimaçants. Ici même, la charpente est également ornée de modillons végétaux et de trois masques humains anonymes. Par ailleurs, la chapelle conserve un certain nombre de statues en bois et pierre polychromes datant des XVe et XVIe siècles : saint Edern sur son cerf, un Christ aux liens, saint Jean Baptiste, une Vierge à l’Enfant, saint Sébastien, saint Hervé ; ces deux derniers ainsi que les petits saints du maître-autel ont été restaurés en 2003 .

En outre, le maître-autel, restauré en 1997, en bois polychrome et de structure baroque, possède un tabernacle du XVIIe siècle surmonté d’un dais. Il a été remis en état en 1993.

Du vitrail de la maîtresse-vitre du XVIe siècle, relatif à la vie de saint Jean Baptiste, il ne reste que des fragments et les armoiries avec un écusson aux armes des familles Le Liziard et La Lande.

Saint Jean Botlan possède aussi une fontaine sacrée à quelques centaines de mètres de l’enclos.

Sur le placître se dresse une croix en granit mutilée d’où s’élève le vestige d’une croix avec deux anges portant un calice et, au pied, le fragment d’une Pietà.

Chapelle Notre -Dame du Hellen

La chapelle gothique en forme de croix latine remonte au XVIe siècle pour ses parties anciennes, mais a été beaucoup remaniée. Le clocher comporte une flèche peu élancée avec une chambre de cloches largement ajourée, sans galerie. La sacristie est adossée au flanc nord-est. Le porche ouest permet une pénétration dans l’édifice sur un sol dallé en ardoises.

La chapelle:

A l’intérieur, l’enduit de chaux laisse entrevoir par endroits les restes d’une ancienne fresque ornementale. La charpente non lambrissée avec entraits apparents n’est pas d’origine. Elle date de 1856 comme en témoigne l’inscription à la croisée des voûtes.

L’édifice possède trois autels en pierre de taille. La chapelle nord est voûtée en berceau avec des poutres dont les extrémités sont ornées de gueules de dragons. Près de l’autel en granit est disposée la statue en pierre polychrome de l’évêque saint Nicolas datant du XVe siècle. L’oculus central de la verrière, installé à cet endroit en 1856, comporte un vitrail de 55 sur 53 cm. Il se compose de fragments des XVe, XVIe et XIXe siècles. Sur ce vitrail figure un blason, probablement celui des seigneurs du Hellen, entouré de feuillages et de vieillards. La chapelle sud possède elle aussi des poutres engoulées et les statues anciennes de saint Barthélémy, martyr écorché vif, et de sainte Apolline portant le Livre saint et des tenailles.

Le chœur présente aussi une statuaire remarquable : saint Tugen du XVIe siècle et le groupe de la Sainte Famille, ensemble du XVe ou XVIe siècle représentant sainte Anne et Marie assises, la Vierge Marie tenant l’Enfant tandis que deux anges la couronnent, et sainte Anne avec le Livre saint offrant une grappe de raisins à Jésus.

Le calvaire :

Sur le placître se dresse un calvaise du XVIe siècle déplacé et restauré à la fin des années 1980. A l’ouest apparaît l’image de la Crucifixion. A l’est est représenté le Christ ressuscité sur le globe terrestre et montrant la plaie de son côté. De part et d’autre des deux Christ figurent des statues géminées de saints.